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En route pour la côte sud : Paracas

COURRIEL
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Lima-Paracas : 239 klm : durée du voyage : 3h45
Départ de l'hôtel vers 8h30
Avant de quitter l'hôtel, j'essaye de téléphoner à une compagnie de bus, dont j'ai relevé le nom dans un annuaire, mais on serait cru en France après le "ne quittez pas", j'ai de la musique jusqu'à épuisement de mes 0,50 sole "
Je me rends donc en taxi à l'une deux des adresses relevées dans l'annuaire du téléphone : avenida Javier Pardo este 1109, san Isidoro. Normalement le prix du taxi pour tout déplacement dans la ville est de 6 soles, mais aujourd'hui et à cette heure là, il y a beaucoup de trafic et aucun taxi ne veut aller dans cette direction, aussi je suis très heureuse d'accepter lorsque l'un d'entre eux me propose de me conduire pour 8 soles ; c'est assez loin ; le voyage dure longtemps.
Dans ce quartier, san Isidoro, il y a deux agences d'autobus : "cruz del sur" et une autre dont j'ai oublié le nom, et je dois le reconnaître que aussi bien à l'hôtel qu'à l'office de tourisme, les gens avaient raison : il n'y pas de terminal pour les bus.
Donc la marche à suivre est de choisir un transporteur au hasard -il y a beaucoup de transporteurs- et de compter sur sa chance pour que le prix soit à la hauteur des services offerts, se renseigner la veille et réserver sa place -il y a de nombreuses agences pour ce faire- car les autobus partent à l'heure et pas tous du même endroit.
J'arrive vers 9h30 au terminal de la compagnie "cruz del sur", en espagnol on dit "la empresa de transporte".
Je pars vers le sud ; je demande un ticket pour Pisco et l'hôtesse, sans autre forme de procès, me vend un ticket pour Paracas. Je n'y porte pas grande attention pensant qu'il s'agit du nom de l'arrêt puisque le lieu d'embarquement porte le nom de la rue de départ : Javier Prado et non celui de la ville. Le prochain départ est à 14h, ce qui fait que si j'avais réservé je n'aurai pas eu à attendre dans la salle d'attente du terminal des autobus.
La gestion des transports est organisée comme dans un aéroport. Ordinateur, ticket d'attente à l'arrivée, le tout est très fonctionnel, très propre et très rapide. Le billet ressemble à un billet d'avion comme ceux d'avant, ceux d'autrefois, quand on ne passait pas par internet pour acheter un billet et que le transporteur vous remettait un joli billet tout en couleur.
A l'étage du terminal, il y a une cafétéria, une salle d'attente, des toilettes et divers petits magasins. Je prends là un sandwich et un café. L'embarquement des bagages et des passagers se fait comme à l'aéroport, nous avons droit au contrôle des sacs et du corps à l'aide d'un détecteur de métaux. On ne peut plus moderne et efficace.
L'autobus est un bus grand tourisme à deux étages, toilettes à bord, télévision et plateau repas. Les sièges se transforment quasiment en couchette. (retour haut de page)


Le temps est maussade ; il a même plu quelques temps pendant le voyage.
La route est la panaméricaine qui suit le bord de mer. Elle est en très bon état et a tout d'une autoroute, même le péage.
Le paysage est formé de dunes et est très dénudé. Parfois, de façon incompréhensible pour la non-initiée que je suis, apparaît un groupe de constructions au milieu de nulle part et qui pour la plupart de la même couleur que le sable ou la roche sur lequel elles sont installées : c'est assez déconcertant.
Ne sachant rien de l'historique géologique de ce décor, je ne saurai dire si l'état des sols que l'on découvre lors de ce parcours provient de la désertification ou si c'est l'état naturel de ces collines. Une ou deux fois, au milieu de ce désert, j'ai vu jaillir une sorte d'oasis pendant un ou deux kilomètres et pourtant je n'ai pas vu de rivières juste un petit torrent. Je n'ai pas d'explication pour ce que j'ai vu. (retour haut de page)

Arrivée à Paracas : le temps de sortir les bagages de la soute de l'autocar et il fait nuit. Une nuée de "taximen" et de personnels des agences de voyage nous attend à la descente de bus et le terminal à l'arrivée n'est pas à la hauteur de celui du départ, c'est une simple cour où l'autobus fait demi-tour.
Sans aucune information sur la ville, sa distance par rapport à l'arrêt du car, les possibilités d'hébergement, etc., je me laisse embarquer, avec un jeune touriste allemand qui parle un peu d'espagnol (je me permets de le faire remarquer parce que il est assez rare de rencontrer un touriste qui s'est donné la peine d'apprendre un peu d'espagnol) dans le véhicule d'une agence de voyage jusqu'à un hôtel. (dont j'ignore encore le nom). Je négocie une chambre simple avec douche pour la même somme que celle que je payai à Lima (30 soles). Je ne sais si c'est le juste prix mais pour l'instant je n'ai aucune possibilité de comparaison.
Je sais ce que, généralement, veut dire le trajet gratuit jusqu'à l'hôtel par l'agence de voyage : cela signifie que dès que je mettrai le pied dehors ne serait-ce que pour aller déjeuner, une des personnes de l'agence de voyage sera là dans l'entrée de l'hôtel afin de me vendre un circuit touristique. Je l'ai déjà expérimenté dans d'autres contrées et c'est une vraie plaie.
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2ème jour : Paracas
Le tour classique proposé par toutes les agences est le suivant : le matin, promenade en bateau vers les îles Ballestas et retour vers 11h., puis départ de la place centrale en minibus avec un guide pour la visite de la réserve nationale de Paracas.
Voilà ce que dit le guide de voyage.

"Paracas est situé à 230 Km au sud de Lima , la réserve de Paracas est l'un des endroits les plus attrayants de la côte. Paracas est le nom d'un peuple pré-inca. La culture de Paracas a commencé autour de 900 avant JC, et a duré jusqu'aux environs de 200 avant JC
Les restaurants au bord de mer servent un ceviche délicieux.
Les dunes immenses bordent la mer sur des kilomètres.
Les formations rocheuses érodées par la violence des vagues du pacifique sud abritent des grottes spectaculaires.
Les falaises de 100m de haut forment un décor spectaculaire,
le summum est atteint par "la cathédrale", sorte d'Etretat en puissance 10.

Tôt le matin, je me promène dans le village. C'est une petite station touristique où il n'y a que des hôtels, des agences de voyages, des restaurants et des vendeurs de souvenirs. Pour l'instant, je suis seule à me promener sur la grève et sur le ponton ; les bateaux sont nombreux ; bateaux de pêche et bateaux de tourisme ; il est un peu tôt pour les touristes. Le village se trouve à environ 500 m de cette de station touristique. Il n'y a pas de marché et comme j'ai vraiment besoin d'un caleçon je me décide à suivre le conseil des pêcheurs auxquels j'ai parlé et je retourne à Pisco (13 klm) avant Paracas.
De toute façon je n'ai pas envie de jouer le "gogo" et faire l'aller et retour jusqu'aux îles Ballestas et de plus, il ne fait pas chaud et l'atmosphère est brumeuse.
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Le retour vers Pisco se fait facilement par taxi collectif -je me plante sur la nationale et j'attends qu'un taxi passe, pas plus difficile que cela- pour 2,5 soles et celui-ci me laisse à la "plaza de las armas".
A Pisco, tout est ruine et reconstruction, les traces du tremblement de terre de 2007 ne sont pas encore effacées ; tout le pourtour de la place est encombré par des échafaudages y compris l'église toute bleue qui se trouve sur l'un des cotés de la place. On sent dans la ville une activité fébrile ; tout le monde travaille et tout se reconstruit. Je me demande d'ou vient l'argent pour la reconstruction car je ne pense pas que tous ces gens étaient assurés contre les tremblements de terre. Je me renseigne et j'apprends que le gouvernement à prêter sans intérêt 3000 soles par foyer touché. Ce n'est pas beaucoup, mais on peut parait-il contruire un petit deux pièces avec un toit.
Donc à partir de la "plaza de las armas" et je me promène tranquillement, le nez en l'air, en espérant tomber sur le marché. Il est encore tôt : peut-être 9h. et finalement j'arrive au marché où règne une activité intense. Il y a abondance de fruits et de légumes : chou-fleur, pomme de terre, courge, riz, haricot vert ; je crois que tous les légumes sont présents. Et de même pour les fruits, on peut aussi bien trouver des pommes comme des bananes et des oranges et d'autres fruits encore plus exotiques comme les grenades, les ananas et certains dont je ne connais même pas les noms.
Je ne vais pas dans la partie boucherie mais les poulets sont bien là, toutes pattes dehors.
Dans le marché, se vendent des plats préparés, très appétissants : soupes et salades composées et diverses sortes de sandwiches, c'est dommage pour moi mais le matin je ne peux rien manger ni boire d'ailleurs car il y a aussi des vendeurs de jus de fruits frais préparés sur place. Tout cela est très alléchant. Ensuite, je me mets à la recherche de la partie textile du marché. Après quelques difficultés à faire comprendre ce que je veux, je trouve un très confortable caleçon pour 10 soles.
Je n'ai pas grand chose d'autre à faire à Pisco, d'après mon guide de voyage " le petit futé " (pour ne pas le nommer) la fréquentation de la plage est dangereuse même dans la journée. Je ne vais pas le vérifier, je ne suis pas un agent de voyage, et la plage est plus belle à Paracas Mais je peux dire pour ceux qui désireraient résider à Pisco que les hôtels y sont très nombreux.
Près du marché, je trouve un autre "collectivo" (taxi collectif) pour retourner à Paracas. Tout cela se fait sans aucune difficulté. A 10h, je suis de retour.
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Je voudrais aller à la "reserva nacional" qui ne se trouve qu'à quelques kilomètres du centre ville, mais dès que je demande la direction on me répond "agence de voyage".
Un agent du service de sécurité touristique me dit qu'il y a un autobus qui partira à 11h pour la réserve, j'attends et en fait il s'agit d'un bus touristique.Bon, je crois que je n'ai pas trop le choix. La visite coûte 20 soles. On embarque dans un minibus 2 canadiens 2 espagnols, le reste je suppose sont des américains, disons des gens qui parlent anglais.
A deux kilomètres environ se trouve l'entrée de la réserve. Prix de l'entrée ; 5 soles. La réserve nationale est un désert de sable. Le minibus de l'agence touristique circule donc entre les dunes de sable et de sels et s'arrête de temps en temps pour que l'on puisse prendre une photo. Lorsque nous avons commencé la visite, le ciel était brumeux et couvert, maintenant le soleil s'est levé, le ciel s'est dégagé et ainsi il fait à la fois chaud et froid. Le soleil chauffe, il fait plus de 30°C et de temps en temps souffle une petite brise de mer assez frisquette. Ce qui fait que l'on enlève nos vestes et on les remet... Vers 13h nous nous arrêtons pour déjeuner. Un endroit particulier a été aménagé pour cela au bord de la mer. Il y a 5 ou 6 restaurants, les uns à côté des autres. Je choisis celui qui propose à son menu autre chose que du "pollo" (poulet) : soupe de poisson assez goûteuse, riz au fruit de mer qui pourrait être une espèce de paella. Avec boisson au choix, le menu coûte 15 soles.
Puis le minibus revient à Paracas vers 15h-15h30
Que dire de cette visite ? La réserve n'a rien d'extraordinaire ; on y voit ce que l'on voit tout autour de Paracas ; ce que l'on a vu sur le chemin en venant, mais d'un peu plus près. Mais je dois dire aussi qu'on ne peut faire cette visite que dans un véhicule, car si l'entrée de la réserve n'est qu'à 2 klm, il y a bien 8 klm à parcourir pour visiter quelques points et aller jusqu'à la mer. La promenade n'est certainement pas des plus agréable ; soleil de plomb, réverbération du soleil sur le sable et les cristaux de sel, aucune végétation ; que des dunes. Je reviens, convaincue plus que jamais, que visiter un site avec un guide ou une agence de voyage, ne m'apporte que de la frustration ; pas moyen de voir ce que l'on a envie de voir et aussi longtemps que l'on en a envie. Finalement je pense qu'une visite que l'on ne peut faire qu'avec un guide est une visite inutile et il vaut mieux ne pas la faire car cela n'apporte que frustration.
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Vers 16h30-17h., je rentre à l'hôtel pensant me reposer un peu et ressortir pour le coucher de soleil et entre temps je veux consigner dans mon journal, sur mon ordinateur la visite de ce jour. Je fais une mauvaise manoeuvre et voilà que je ne peux plus lire ma clé USB où sont stockées toutes mes données et sur laquelle j'ai déjà déchargé mes photos. Je suis un peu inquiète, mais je ne peux pas croire que toutes les données de cette clé se soient effacées en un tiers de seconde sans que rien ne m'ait averti de l'effet définitif de mon action.
Donc je sors à toute vitesse et me mets à la recherche d'un magasin quelconque ayant un rapport avec les ordinateurs. Mais comme je l'ai dit Paracas n'est pas vraiment un village et ce qui se rapproche le plus de ce que je cherche est l'espace internet. Je lis ma clé sur leur machine et je suis tout de suite rassurée : le contenu de ma clé est intact. Mais pour une raison que j'ignore, je ne peux plus la lire sur mon Eeepc. Je voudrais récupérer les livres et la musique que j'ai téléchargés. Il me faudrait copier mes dossiers sur l'ordinateur de l'espace internet, puis les recopier sur mon portable. Le problème est que je n'ai pas, et le magasin non plus, de câble qui me permette de le brancher sur un autre ordinateur. Mais tout les espoirs ne sont perdus, il y a dans le village un dépanneur informaticien. La dame de la boutique internet va téléphoner dans l'épicerie d'en face. Tout le monde se met en quatre pour téléphoner, essayer de trouver le technicien, etc. C'est vraiment un moment très agréable et très réconfortant de voir ces gens se sentir concerner par ce qui m'arrive.
En attendant le technicien, au milieu de la route se met en place un espace de jeu de volley. Jouent les femmes contre les hommes. C'est un grand moment de détente et de convivialité. Les deux femmes des boutiques jouent avec ardeur et je crois qu'au final les femmes gagnent.
Le technicien arrive sur sa bicyclette et pendant deux heures il ne ménage pas ses efforts pour essayer d'arranger la situation. Il l'arrange suffisamment à mon goût en transférant mes deux dossiers, livre et musique sur mon ordinateur.
Coût du dépannage : Il me demande 15 soles mais je lui donne 20 tant mon soulagement est grand tant d'avoir retrouvé mes dossiers que de savoir ma clé USB intacte. Il y avait beaucoup de documents dedans lesquels, si ils ne sont pas d'importance nationale, sont importants pour moi.
A savoir : prévoir une petite clé annexe à emporter en voyage et non pas celle qui contient toutes mes sauvegardes.
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Il y a d'autres distractions à Paracas comme la descente à ski des dunes de sable ou baignade dans le Pacifique (voir les guides de voyage à ce sujet), mais quant à moi, je ne prolongerais pas mon séjour dans cet endroit car on ne peut quasiment pas sortir de la ville. C'est le désert et ne sort et n'entre qu'une route toute droite sans un arbre ou une courbe ou une petite montée. Il y a la plage bien sûr, mais il ne fait pas vraiment un temps à se baigner. En plus dans la journée sous le soleil il fait très chaud et comme hors de la ville il n'a y pas d'ombre.
Je me couche tôt car je suis fatiguée. Les bruits de l'hôtels ne me dérangent pas, télévision, rires des enfants jouant dans la rue ; bavardages des voyageurs. Ils accompagnent mon voyage vers la nuit. Aussi je me réveille le matin à l'heure où tout dort encore et j'apprécie ces moments de calme d'avant le lever du jour : rédaction de ces notes, révision de ma leçon d'espagnol, prévision de mes actions de la journée.
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