Huaraz - Caraz (Carte du trajet)

A quelques blocs de l'hôtel se trouve la station des combis pour Caraz. Normalement la distance entre ces deux villes est de 65 km et ne devrait pas prendre trop de temps, mais c'est un omnibus.

Après être monté jusqu'à Shilla, le combi redescend dans une vallée et c'est au milieu d'une grande vallée bien entretenue et très fertile que se trouve le village de Caraz. J'y vois de multiples arbres, pêchers, pommiers, mais aussi figuiers, des banananiers et des bouginvilliers. ; tout est très bien travaillé et ici c'est le début du printemps. Il y a de nombreuses cultures vivrières. tout est en parfait état. En passant à travers le village de Carhuaz : c'est le jour de marché et celui-ci me paraît très animé. Mais pour l'instant, je vais jusqu'à Caraz, mais reviendrai pour voir ce village de plus près.

Caraz

"Ce gros bourg du département d'Ancash est situé au bout du Callejón (et de la route goudronnée). Ayant mieux résité au séisme de 1970 que les autres agglomérations de la vallée, il conserve l'indéniable cachet que lui donnenet ses ruelles étroites et son climat chaud et sec, sa situation entre les deux cordillères et la présence impressionnante de Huandoy culminant à 6300 m. La ville est connue pour sa douceur (Caraz, dulzura)". Le petit futé p. 327

Arrivée à Caraz, je me renseigne dans trois ou quatre hôtels mais ceux-ci sont complets ; il y a une sorte de convention enfin je trouve une chambre à la "hospedad la plaza" sur la plaza de las Armas où il y a 4-5 hotels. Celui-ci est propre et des efforts de décoration et dirai-je presque d'élégance ont été faits, par exemple, mes draps et les taies d'oreillers sont de couleurs parme et sont assortis à la couleur du dessus de lit. La pièce est accueillante ainsi que les propriétaires d'ailleurs. Le prix est celui de ceux alentours : 25 soles.

Promenade dans le village, petites ruelles sinueuses, pentues et pavées, Je m'intéresse aussi à quelques "casonas" typiques de la région, puis je rentre à l'hôtel.

Vers18h, je suis dans ma chambre quand j'entends de la musique des chants et me semble t-il des applaudissements. Je me dis qu'il doit y avoir quelque chose de spécial en cours sur la plaza de las Armas et lorsque je sors pour voir ce qu'il en est, je trouve la place quasiment déserte. Les chants proviennent d'un auditorium situé juste à coté de l'hôtel où prêche un certain Carlos Eduardo Zavaleta et de l'autre coté de la place une voiture équipée de hauts parleurs d'un des candidats au poste de gouverneur de la province, car la propagande pour les élections prochaines bat son plein : le Pérou est en pleine campagne électorale.

2e jour : Carhuaz et Tingua (quelques images de cet environnement)

Tranquillement, je vais prendre un combi pour Carhuaz, le village où j'avais vu un si beau marché en passant la veille Carhuaz est a peu près à mi chemin entre Huaraz et Caraz ; mais ce matin pas de marché et je vois un peu plus loin que le marché a lieu les lundi, mercredi et vendredi et comme c'est mon jour de chance nous sommes jeudi.

Je flâne un peu dans le village, puis reprends un combi pour le village suivant Tingua. Là non plus pas grand chose à voir, ce sont ces nouveaux villages reconstruits après le séisme de 1970; je n'ai même pas la chance de voir des cultures ; ce que l'on voit depuis la route ce sont des tas d'immondices; pourtant la région est bien cultivée et en particulier des champs d'arbres fruitiers magnifiquement bien taillés en gobelet Je rentre en combi à Caraz.

3e jour : Llanganuco (Carte de la région)

Je veux tenter une excursion à la laguna Llanganuco (Images).

"Ce très beau lac aux eaux vertes, planté de quenuales, est coincé entre trois impressionnants nevados : Huandoy, Huascaràn et Yanapaqcha. Les bons marcheurs iront à pied et coucheront au refuge (à l'entrée du parc, on acquitte un droit de S/2). Les autres prendront un combi, derrière le Municipio, pour faire les 24 km de mauvaise piste. Au lac, les chauffeurs attendent une heure, ce qui est bien suffisant pour en faire le tour. Llanganuco est le plus beau lac de la Cordillera Blanca. Prévoir des manches longues parce qu'ici, bien qu'on soit à 3 850 m, abondent les abominables "jejenes", sortes de mouches à la piqûre douloureuse et persistante." Le petit futé, p..

Une route part de Yuncay et passe à côté de la lagune qui en fait est un lac. Je prends un combi pour Yuncay (environ ½ heure) (1,5 soles) et arrive à Yuncay vers 8 h; hélas le combi est déjà parti. Il y en a un à 7h., puis à 13h mais je sais par expérience qu'à partir de 11h des nuages embrouillent la pureté des formes des montagnes alors que celles-ci sont très belles de forme très pure et ferment casiment de toute part l'horizon donc encore pas de chance pour aujourd'hui, mais je ne me décourage pas, je reviendrais demain.

Je vais jusqu'a un mémorial dressé en souvenir des morts de la catastrophe de 1970 et là je rencontre un vieux monsieur, j'aurai presque dit un vieux vagabond assis devant la porte du mémorial. Nous discutons un moment et le vieux monsieur est heureux de me faire savoir que son grand père est un français venu de Lorraine pour travailler dans les mines; on peut presque dire que mon grand père et son grand père sont originaires du même village. Il me raconte les circonstances du séisme ; à l'époque, il habitait ici; il n' a eu la vie sauve que parce qu'il s'est mis à courir hors du village, mais comment savait-il de quel côté il fallait s'enfuir ? ça c'est un peu le mystère des gens qui survivent à des catastrophes alors que d'autres ont péris, mais le village de Yuncay a été détruit à 100%.

Le vieux monsieur et moi redescendons vers le marché et à l'une des boutiques du marché où, semble t-il, il a ses habitudes, nous prenons un café. Ce qui me plait beaucoup dans certains pays comme ici, il n'y a pas d'ostracisme vis-à-vis de l'aspect extérieur des gens et pourtant je peux vous assurer que le vieux monsieur a tout du plus authentique clochard.

Retour à Caraz. Je retenterai demain une nouvelle approche de la cordillère blanche ce sera même l'ultime possibilité que j'aurai d'approcher la cordillère blanche.

4e jour

Ce matin je suis prête pour affronter la cordillère blanche.

Je quitte l'hôtel à 5h30 pour rejoindre le combi de 7h. pour Yungay .Je descends au terminal des autobus et arrive à Yungay à 6h -au moins cette fois je ne raterai pas le départ-. Le combi est garé juste à côté de l'endroit où je descends en provenance de Caraz. On peut l'attendre un peu plus haut dans le village, mais je préfère rester là.

Après un moment vient une autre passagère mais nous ne partons toujours pas. Viennent deux touristes français ; nous partons vers 8h. Quand je pense qu'hier j'étais arrivée vers 8h et qu'il était déjà parti !

La route est une route de montagne et nous entrons dans le parc national pour lequel il faut payer 5 soles de droit de passage, puis au km 25 apparaît le premier lac d'une belle couleur émeraude deux ou trois kilomètres plus loin se trouve un autre lac un peu plus petit. Les deux touristes français descendent ; moi je continue, je veux aller au plus près de la cordillère jusqu'au col -le lieu s'appelle Portachello- d'où je redescendrais tranquillement vers les deux lacs. La distance est d'environ15 km, mais la route ne fait que descendre. Le combi me prends 10 soles et me laisse au col.

C'est une route tout en lacets très serrés et non asphaltée. Le paysage est magnifique, grandiose, malheureusement il y fait très froid et souffle un fort vent : je n'avais pas prévu cela et c'est la première fois que je suis confrontée au froid dans la journée. J'aurai dû prendre mon Kway. Ce qui fait que je ne m'arrête pas très longtemps, je pense qu'en descendant et lorsque le soleil sera venu cela ira mieux.

Je descends tranquillement car je sais que quelque soit l'endroit où je serai, je pourrais reprendre le combi qui repassera vers 15h, ce qui me va tout a fait : j'ai plus de trois heures pour rejoindre les deux lacs. Hélas, tout ne se passera pas comme prévu : dans l'un des virages où la pente est assez forte, je glisse sur les gravillons, j'essaye d'empêcher ma chute en mettant ma main et je me démets le petit doigt qui se retrouve tordu à 90°. Je le remets en place et le maintiens en refermant ma main dessus. Maintenant je n'ai plus qu'à trouver un moyen de redescendre au plus vite et d'aller à l'hôpital.

J'arrête le premier combi qui passe car malgré tout il y a pas mal de circulation sur ce chemin. C'est un combi plein d'Américains vivants à Huaraz qui reviennent d'une expédition sur le glacier. L'un d'entre eux et médecin et me fait un bandage de fortune en attendant que j'aille à l'hôpital. D'après eux, la meilleure clinique est à Huaraz et il y a une urgence 24 sur 24. Ma main ne me fait pas souffrir et me voici partie pour Huaraz.

Les Américains me dépose devant la clinique et il est environ 16h. A la clinique tout va très rapidement. Je vois un médecin, on me fait une radio ; rien de cassé heureusement j'ai simplement une luxation du petit doigt. Le médecin me le remet en place en tirant dessus, puis me pose une atèle. J'espère que mon petit doigt est remis dans la bonne position ! Tout cela m'a coûté 100 soles, peut-être serai-je remboursée par l'assurance, mais pour l'instant ce que je vois surtout c'est que je suis bien handicapée. Je dois garder mon bandage une semaine. Pas pratique que ce soit pour me laver ou pour laver mon linge. Mais ma seule consolation est que pour l'instant je n'ai pas mal. Le médecin m'a fait une ordonnance pour des pilules contre la douleur mais pour l'instant je ne les ai pas prises. Décidément, la cordillère blanche ne voulait pas de moi et je n'aurai pas vu les lacs de près. Lorsque nous sommes repassés devant avec les américains il y avait quelques cars de tourisme et des gens canotaient. Je n'ai vraiment pas de chance. Moi qui pensait passer une bonne journée !

Vers 18h, je quitte la clinique et reprends un combi pour retourner à Caraz. Je verrai demain comment je vais passer la nuit pour savoir ce que je vais faire pour les jours qui viennent car je ne vois pas passer plusieurs jours dans cet hôtel où il y a juste une fenêtre qui donne sur un patio et pas de jardin, ni balcon ni aucun autre endroit pour passer le temps que d'être assise sur mon lit, même pas un petit bureau.... Les hôtes sont sympas, mais pas suffisamment pour y passer plus que le temps strictement nécessaire.

 







Page précédente : Caraz
Retour : Accueil
Page suivante : Chimbote