En route pour Celendín (Trajet)

Si je fais le bilan aujourd'hui au rythme du ronronnement poussif de l'autobus en route pour Celendín, ce voyage semble être placé sous le signe des actes manqués :
Manquée la vue époustouflante sur la cordillère blanche parce que le souffle me manquait pour passer d'un autre pic au pic suivant;
Manquée également une nouvelle approche de la cordillère car, perdue au milieu de nulle part, je ne savais plus quel sentier emprunté ;
Manquée les lagunes de Llanganuco (Yungay) parce que m'étant blessée au petit doigt je fus obliger de rentrer rapidement pour aller à la clinique.
Et hier encore, manquées de 200m pas plus, les peintures rupestres de .... de mm ainsi que la féria au village entrevu lors de l'aller, esquivé au retour.

Rien de bien grave en fait car pour moi, d'un certain point de vue, le but du voyage est le voyage lui-même.

Depuis l'hôtel, je prends un taxi pour ce que le chauffeur appelle l'arrêt des autobus pour Celendín C'est seulement un coin de rue, mais c'est bien l'endroit car quelques instants plus tard passe un bus duquel descend un monsieur avec un tablette : le plan du bus et un carnet de ticket. Il est 8h. J'achète un billet pour 10 soles et le bus doit revenir dans un petit moment. J'attends donc sur le bord du trottoir et au bout d'une heure repasse l'autobus. Il nous ramène à son terminal qui en fait est plus proche de mon hôtel et possède une salle d'attente, ce qui m'aurait permis d'attendre bien assise dans un fauteuil. Nous montons dans le bus et celui-ci part faire un petit tour en ville et à 10h, nous nous retrouvons devant le trottoir où j'avais attendu près d'une heure. Ainsi donc il est 10h. et le bus part pour un trajet de quelques 100 km.

C'est une route de montagne et parfois, lorsque nous croisons un véhicule, le chauffeur est obligé de faire des manoeuvres, parfois de reculer effectuer ce croisement, et en plus, le Pérou est en campagne électorale, ce qui fait que dans un de ces village de montagne nous sommes arrêtés par une procession de véhicules de manifestants, de sympathisants de l'un des candidats ce qui fait que nous arrivons à Celendín passé 13h.

Celendín (document du syndicat d'initiative)

Le terminal de autobus est quasi sur la place centrale. Donc à partir de là je cherche un hôtel et je prends le premier que je rencontre (25 soles) une grande chambre avec salle de bain, fenêtre sur la rue. Dans le village, un des candidat fait campagne, c'est celui qui a pour symbole un chapeau. (Images de la place du village) Je crois que les élections sont pour bientôt.

Promenade dans le village (Images) qui semble morne et triste car en fait depuis la rue les maisons ne présentent qu'un mur la plupart du temps sans fenêtre juste une porte ; pas un arbre pas une fleur. L'intérieur des maisons que je peux apercevoir depuis la rue est très sombre. Mais j'admire leur mode de construction qui aujourd'hui nous paraîtrait très écologique mais qui n'est certainement que très traditionnel.

2e jour : Sucre

Je vais dans un village nommé Sucre. Quand j'ai demandé à l'hôtel si il y avait des lieux touristiques à visiter dans les environs la réponse a été unanime Sucre et le "parque ecologico recreacional : el comun ". A l'un des angles de la "plaza de las armas" et d'une des rues, il y a les taxis collectifs pour Sucre qui semble une destination très prisée.
Lorsque j'arrive, il y a déjà dans le taxi une touriste de Lima qui me parle avec beaucoup de convictions de Sucre. Je suis donc dans la bonne direction.
Après peut-être ¼ d'heure et 1.5 soles, j'arrive à ce fameux centre écologique et c'est tellement peu ce à quoi je m'attendais que je cherche autre chose. Non c'est bien ça : une aire de jeu pour les enfants avec table de pique-nique. La seule chose écologique, si on veut trouver de l'écologie quelque part c'est que dans l'enceinte, il est cultivé des plants pour la reforestation.
Dans des cages, il y a quelques pauvres animaux, même pas tous originaires du Pérou.
Des enfants des écoles arrivent, je vais faire un tour alentours et retourne à Sucre où je déjeune. J'apprends alors qu'il y a un musée à Sucre. Ne voulant pas mourir tout à fait inculte, je vais y faire un tour. Il s'agit d'un musée privé commencé par un certain ..... et légué à sa famille après sa mort. Il y a là quelques belles pièces dont évidemment je ne peux rien dire quant à l'originalité ou à son importance mais j'ai vu des musées signalés par les guides qui étaient plus poussiéreux et plus insignifiants.
Je pense que celui-ci mériterait d'être signalé car bien que tout ce malgré ce qu'il présente ne soit pas directement de la région en plus les vitrines sont bien organisées. Les propriétaires m'ont parlé du manque de fonds pour l'entretien des bâtiments et de manque de publicité et de moyens d'information. Je leur ai suggéré les cartes publicitaires que l'on dépose dans les hôtels, un site internet (il semble qu'ils aient prévu d'en ouvrir un prochainement) qui sont des outils promotionnels sinon tout à fait gratuit ou du moins d'un coût raisonnable. Mais ces gens me semblent un peu aigris ; ils me parlent d'hostilité de la part des gens de Celendín
J'ai essayé de leur expliquer que plus un hôtel avait d'activités à proposer à ses clients plus longtemps ceux-ci restaient donc la publicité était plutôt un avantage pour les hôtels de Celendín Mais essayer d'y voir quelque chose quand il y a rivalité !!

Retour à Celendín par le taxi collectif, ce qui ne pose pas de problème où que vous soyez dans le village vous rencontrerez le taxi car avant de partir celui-ci va parcourir les principales rues du village ce qui fait qu'il ne risque pas de vous manquer.
A Celendín, la campagne électorale bat son plein pour un autre candidat, hier, c'était Coco aujourd'hui c'est le MAS.

Vers 16h, je sors pour aller réserver mon billet pour ma destination suivante : Leimebamba, il commence à pleuvoir, puis tout a coup pendant que je suis au terminal de l'entreprise, il se met à tomber des grêlons pendant un bon ¼ d'heure, puis quand la pluie a cessé ou du moins à suffisamment ralenti pour que je puisse quitter mon abri, cela se révèle impossible car les rues se sont transformées en rivière et il faut attendre que toute l'eau s'écoule pour pouvoir circuler et en particulier pour traverser les rues ; cela prend environ 1h.

Il paraît, à ce que j'ai pu comprendre, il n'y a pas de système d'évacuation des eaux pluviales. Tout cela ne rebutent absolument pas les gens de la ville qui prennent tout cela avec beaucoup de philosophie et d'amusement en particulier les enfants qui ramassent les grêlons pour jouer.

 

 







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