De Celendin à Leimebamba (Carte du trajet)

La première partie du voyage est magnifique, grandiose, impressionnante. La route passe à travers les montagnes qui nous entourent de toute part et dans le fond d'une des vallées se trouve non pas l'Amazone mais le Marañón un de ses affluents. Évidemment, il n'a rien à voir avec ce dernier par ses dimensions mais par quelque chose dans cette nonchalance que l'on attribue à l'Amazone.

Et nous arrivons à Balsas, zone tropicale, avec ses bananiers, bougainvilliers et surtout manguiers.

Bien que l'autobus soit déjà très lent il m'aurait bien plu qu'il aille encore plus lentement pour apprécier chaque aperçu de ce paysage qui est toujours changeant.

Après une courte pause à Balsas l'autobus reprend sa route vers Leimebamba mais le spectacle de la montagne tout en restant très impressionnant, est moins remarquable.

Dans l'autobus deux touristes espagnols vont à Yurimaguas pour ensuite rejoindre Iquitos par bateau. En lisant le guide du petit futé il m'avait semblé que c'était une expédition un peu périlleuse et je n'avais pas pensé que je pouvais le faire. Mais en en parlant avec les deux Espagnols, la conversation devient plus générale et les Péruviens eux-mêmes interviennent et donnent leur opinion. Ils avaient déjà fait ce voyage et il leur semblait tout à fait faisable. Ils pensaient que c'était un voyage sublime à faire donc je continue ma progression vers l'est et vers jusqu'à Leimebamba et je prendrai alors ma décision.

Arrivée à Leimebamba vers 14h.

L'autobus me laisse quasiment sur la place du village (Images)se trouve la "hospedaje de Congona" (lieu du site archéologique situé un peu plus loin) je me dirige vers celle-ci.

La maison est assez originale et a un air bon enfant. La patronne est en train de finir de faire le ménage. Tout cela me paraît bien sympathique. Elle me propose d'abord une chambre pour 15 soles, mais sur ce point je suis un peu intraitable : je veux une chambre avec une fenêtre qui ressemble assez à une fenêtre. Aussi m'en propose t'elle une à 20 soles que j'accepte.

La chambre est assez grande, assez claire. Mais au fur et à mesure que je m'y installe ce que j'avais pris pour un laissez aller bon enfant devient de la négligence telle que le lavabo et les sanitaires non nettoyés (des poils de barbe parsèment encore le lavabo et je ne dis rien de la cuvette de toilette), le système d'évacuations des fumées de combustion, je suppose, de la cuisine sortent à moins d'un mètre de ma chambre et enfin lorsque j'ouvre le lit pour me coucher je ne suis pas très sûre que les draps soient du jour.

Aussi comme il y a une autre hospejade de l'autre coté de la rue et je crois sur la place du village, il est peut être intéressant d'aller y voir. Si on compare les 20 soles de cet hôtel aux 25 que je payais à Celendín on peut dire qu'il y a inflation des services. J'oublie de dire qu'il n'y a pas d'eau chaude. Je sais qu'il ne fait pas froid mais me laver à l'eau froide ne m'est pas si facile.

La campagne électorale se poursuit sur la place du village. Lors d'une promenade dans le village, je rencontre un vieux monsieur au cours de la conversation, il me dit que le Pérou compte 80% d'illettrés et la moitié ne parle pas correctement le castillan (l'espagnol) et ne connaissent pas plus de mille mots.

L'indigène et la constitution ; comment reconnaître un indigène? Autrefois, cela se faisait avec un système de planche de comparaison de couleur de la peau et actuellement les indigènes se reconnaissent à leur nom de famille.

2e jour

Vers 8h, je me mets en route pour le site archéologique nommé la Congona (Images).D'après les propriétaires de l'hôtel, il faut deux à trois heures pour atteindre ce site donc de bon matin, me voici prête avec dans mon sac une bouteille d'eau et trois abricots. Je pense que même si je mets une heure de plus que la moyenne pour parcourir la distance, je serai revenue en début d'après midi.
Tout d'abord, je monte par une route en construction dans la montagne et après tours et détours j'arrive dans un village après un peu plus de 2h. Dans ce village il n'y a rien ni épicerie et a fortiori encore moins de restaurant. Je me repose un peu car la montée a été rude et j'avoue que je manque vraiment de souffle. Je me renseigne au village et d'après eux il faut 1h pour aller jusqu'au site. Même si le temps réel pour une touriste non habituée ni à l'altitude ni à la marche est de deux heures tout cela me semble faisable.
Il fait un soleil de plomb et évidemment pas un arbre. Ce matin, pendant la première partie de ma montée entre 8-9h le ciel était brumeux, couvert, et la montée sans être plus facile était relativement faisable, mais à partir de 9h le soleil s'est mis à taper sans aucun espoir de croiser l'ombre du moindre brin d'herbe.
Après un petit repos, je reprends mon ascension, évidemment cela ne fait que monter et de tout façon même si le chemin descendait cela ne me rassurerait en rien puisque de toute façon il me faudra le faire dans l'autre sens au retour. A certain moment la montée est vraiment rude ;je ne sais pas comment évaluer le degré de pente, mais cela monte et monte.....
Je marche depuis une heure quand arrive une hollandaise d'à peu près mon âge précédée d'un guide. Ils marchent à relativement vive allure. Non pas vive dans le sens rapide, mais ils font des petits lents, réguliers, l'un derrière l'autre et ne s'arrêtent jamais. Ce qui n'est pas mon cas. Je monte une cinquantaine de pas, puis je suis obligée de me reposer cinq minutes. Tout ce qu'il y a de plus irrégulier et de chaotique. J'essaye de les suivre et d'adapter mon rythme au leur mais je n'y arrive pas et toutes les 10 min, je suis obligée de m'arrêter pour reprendre mon souffle et mon coeur bat à 100 à l'heure. Et ce que je ne peux pas faire, je l'attribue à mon âge or cette touriste est la preuve que l'age ne suffit pas à tout expliquer. Je poursuis ainsi pendant près d'une heure ; la montée est toutefois de plus en plus rude et enfin on arrive à un endroit où le chemin se partage en deux et je sais d'après les informations que m'ont données les gens du village qu'il faut prendre la bifurcation de gauche. Le site est juste en face de nous et paraît même à notre niveau, mais la montagne est trompeuse ; ce qui nous apparaît à portée de main pour y accéder il faut peut être deux ou trois flans de montagne. Personnellement, je n'en peux plus et si ces deux personnes (la hollandaise et le guide) n'avaient pas été devant moi, je ne crois pas que je serai arrivée si haut surtout que cette dernière partie a été rude et il ne faut pas oublié qu'il me faudra revenir. Bien sûr, au retour la route dans sa majorité descend, mais dans sa majorité non dans sa totalité. Il est passé une heure et le soleil tape dur. Je n'en puis plus. Le guide et sa cliente repartent. J'essaye de les suivre mais je ne peux pas. Je m'arrête et reste à les observer pendant plus d'un quart d'heure et je les vois toujours monter et en plus en se dirigeant du coté opposé au lieu de site. Il leur faut certainement aller dans le creux de la montagne pour atteindre les ruines mayas. Je pense qu'au rythme où ils vont et à la direction qu'ils prennent qu'il va leur falloir encore une heure pour atteindre les ruines. En conclusion, il faut au minimum deux heures pour atteindre le village, puis trois heures du village aux ruines.

3e jour

L'autobus pour Chachapoyas passe à 14h30. C'est le même horaire que celui qui m'a déposé ici à Leimebamba donc j'ai tout le temps, une fois mon sac prêt, de faire un tour dans le village.

Mon idée est d'aller d'abord au musée que j'imagine être quelque part, pas très loin dans le village. Ce en quoi je me trompe fort.
D'après le panneau indicateur, que je trouve à la sortie du village, le musée doit se trouver à 2.5 km. Je ne sais comment il compte leur kilomètre mais, je commence à monter sur une route carrossable jusqu'à ce que je vois un autre panneau : musée : en voiture 10 min ; à pied 20min ". Ceci au départ d'un raccourci. Je me renseigne : Oui, il faut prendre le raccourci ; par la route, c'est beaucoup trop long.
Me voici repartie sur un chemin de chèvre et encore de jeunes chèvres. La pente comme toujours lors de ces raccourcis est impitoyable. Et me voici enfin arrivée au musée (ouvert de 10h à 16h). Le musée (Images)d'abord est une très agréable construction une adaptation du style Chachapoyas à une architecture moderne. La température intérieure est fraîche et tout respire la paix, l'harmonie. L'intérieur du musée en lui même est très intéressant retraçant les circonstances de la découvertes et de la récupération des momies du lac de "los condores".
Il n'y a pas beaucoup de momies présentées : ce n'est pas le musée des horreurs. C'est un musée très récent inauguré, je crois, en 1999.

Voilà il est midi et je redescends avec une famille et ainsi tout en discutant j'oublie la pente de la descente. Pendant que, sur la place de "las armas" j'attends l'autobus, passent le guide et la touriste hollandaise. Elle est tellement habituée à marcher derrière lui en montagne que même dans le village il en est ainsi. Je suis secouée de rire à les voir tous les deux : "je mets mon pas dans le pas de mon guide"... "Je mets mon pas dans le pas de mon guide" … L'autobus est à peu près à l'heure.

En route pour Chachapoyas !

De montagne en montagne, de montée en descente après un peu plus de deux heures (84 km;10 soles) nous plongeons vers Chachapoyas. C'est une petite ville : l'autobus passe par la "plaza de las armas " et s'arrête à deux rues de là.

 

 







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