De Chachapoyas à Moyobamba (carte situation)

Je descends à la station des "colectivos et combi" et prends un taxi collectif jusqu'à Pedro Ruíz (10 soles) un petit village d'où je dois changer pour continuer sur Moyobamba (25 soles). En fait le taxi s'arrête à Nuevo (la ville de l'or) et de là un autre taxi me conduit à Moyobamba (5 soles) ; tout cela se fait rapidement. Le terminal du taxi qui me dépose est le même que celui que je dois prendre pour continuer ma route.

Arrivée à Moyobamba vers 14 h.

Moyobamba

Le taxi me dépose à deux pâtés d'immeubles de la place de "las armas".

je remonte la rue en passant par les hôtels que je rencontre mais quelque soit le prix de la chambre, aucun d'eux n'a de fenêtre. Ce sont tous des espèces de couloir. Je refuse toute proposition car apparemment ce ne sont pas les hôtels qui manquent jusqu'à cette petite "hospedad" (carte de l'hôtel) qui me propose une chambre assez grande avec fenêtre et balcon pour 15 soles.

Il n'y a pas de salle de bain, mais tant pis je préfère la fenêtre. L'ambiance est familiale et bon enfant. La ville manque d'eau depuis trois jours d'après ce que j'ai pu comprendre à l'office du tourisme - il y a un office du tourisme sur la place de las armas- quelque chose s'est rompu au niveau de la centrale de distribution de l'eau. Il y a de l'eau soit tôt le matin ou tard le soir.

A mon arrivée, je me lave à l'aide d'une bassine ; il fait tellement chaud que je peux me laver à l'eau froide.

Depuis les environs de Pedro Ruíz ; le climat est ce que l'on appelle tropical. Fleurs, fruits, arbres tropicaux et même lorsque l'on monte, la montagne reste couverte de végétation. Il fait de plus en plus chaud et ici c'est l'été. Vers 15 h tombe une pluie tropicale grosse averse, grosses gouttes mais qui ne dure pas plus d ¼ d'heure. Après un autre ¼ d'heure tout est sec.

2e jour : Moyobamba la ville la plus bruyante (Images)

J'ai déjà eu des chambres qui donnaient sur la rue, mais ici c'est la pire que toutes. Juste en face de l'hôtel, en face de ma fenêtre, il y a une espèce d'entrepôt et aussi toute la journée des camions viennent déposer et retirer de la marchandise. De toute façon la ville est très bruyante. Il est actuellement un peu plus de 3h du matin et la musique venant je suppose des boites de nuit vient de s'arrêter et commence les pétarades des motos taxis.

Autre réflexion sur Moyobamba la liberté des femmes.
Au Pérou les femmes m'ont paru assez libres : pas de voile, pas de complexe vestimentaire. Les femmes ne marchent pas deux pas derrière les hommes, mais ici la liberté des femmes est encore plus frappante ; beaucoup de femmes conduisent des motocyclettes et parfois c'est la femme qui conduit et l'homme qui est le passager, je dirais même plus qu'en France. J'en ai vu conduire une moto-taxi et aussi un camion

J'ai passé la journée dans la ville en faisant un circuit touristique : mirador "punta de San Juan", "mirador punta de Tahuishco", "mirador punta de Fachin". Mirador signifie, dans cette ville, un lieu d'où on a une vue sur le fleuve et la vallée qui se trouvent un peu plus bas.
Les deux premiers sont les plus intéressants ; le premier parce que de là on se trouve au niveau de la frondaison de arbres qui poussent sur la pente de la colline, de beaux arbres et des bambous gigantesques et le deuxième par son côté artificiel avec son pont et ses barrières peints en bleu roi, ce qui n'enlève rien à la beauté des bougainvilliers qui bordent tout le pourtours du point de vue.
Le troisième endroit est sale plein de plastique et bordé de boite nuit et de bars à bière. Si on a un point de vue de là, on l'oublie en voyant que nous sommes dans une déchetterie.
Vers 13h, je retourne à l'hôtel ; il fait une chaleur torride mais malgré tout assez supportable que cela.
Vers 15h, je pourrais dire à la fraîche, sauf qu'il ne fait toujours pas très frais, je vais jusqu'au jardin botanique indiqué sur mon plan. Il me paraît assez près du dernier mirador, mais je l'avais raté lors de ma promenade du matin.
Je commence à pied mais il doit y avoir une petite erreur sur le plan car je ne suis pas tout à fait sur le bon chemin. Aussi je prends une moto-taxi (1,50 soles) pour me retrouver sur la bonne route. Le trajet en moto-taxi n'est pas si agréable que cela ; ça secoue et c'est bruyant.
Le jardin est un peu à l'abandon et il n'y a que des plantes tropicales que je connais déjà.

Retour à l'hôtel après être passée me renseigner sur les possibilités de combi pour me rendre sur les lieux de deux cascades situées à quelque distance de Moyobamba Il semble que les renseignements que j'ai eu de l'office du tourisme sont exacts et qu'il existe combi et taxi pour "cascada de paccha" près du village de Nuevo san Miguel ainsi que pour celle de Lahuarpia sur la route de Fernando Belaunde Terry mais je ne saurais cela qu'en l'expérimentant.
En rentrant à l'hôtel, j'ai la surprise de constater qu'il y a de l'eau et c'est la question de tous ceux qui rentrent : y a t'il de l'eau ?
je commence à laver mon linge, il est 18h : la nuit commence à tomber et les lumières de la ville se sont allumées. Oh pas longtemps, peut être 5 min et maintenant il n'y a plus d'électricité ; celle-ci ne reviendra selon certaines informations que vers 22h.
La cécité ne frappe pas toute la ville certains quartiers sont éclairés. Je prends le risque de partir dîner avec ma petite lampe électrique ce qui est un peu dangereux ; les trottoirs sont très inégaux, semés de trous et de descentes brutales.
Enfin j'arrive au restaurant où j'ai dîner la veille sur la place de "las armas" où nous dînons aux chandelles.

Je rentre à l'hôtel, il fait très noir pas de lune et dès que j'arrive dans ma chambre, je m'aperçois que quelqu'un y est entré. La fenêtre est fermée, ce que j'avais négligée de faire, il faut dire que notre hôte n'a fait aucun effort pour nous fournir un peu de lumière ; pas de bougies ni quoi que ce soit.
Je dois reconnaître que si l'ambiance est assez familiale, assez relax, le laisser-aller est assez général. Pas trop de service (ni papier dans les toilettes) service minimum ; vous avez une chambre pour le reste à vous de vous débrouiller.
Je m'aperçois de suite de la disparition de mon appareil photo. Je demande l'hôtesse si elle est venue dans ma chambre car maintenant la fenêtre est fermée. Depuis la coupure d'électricité tout l'hôtel ainsi que le quartier est dans le noir, et même si les locaux ont l'habitude du manque d'électricité, je ne vois pas comment quelqu'un du dehors aurait su que j'étais allée dîner que j'avais oublié de fermer la fenêtre et que mon appareil photo était sur le lit.
En dehors de cela nous ne sommes que deux à habiter cette partie de l'hôtel. Pour l'instant l'autre personne, un monsieur, n'est pas là ; il assure la sécurité quelque part en ville. Bien sûr cela ne me réjouit pas, il n'y a pas de quoi, mais c'est la première fois de toute ma vie que je me fais voler durant un voyage. Cela aurait pu être pire car l'appareil photo je vais pouvoir le remplacer. Il n'en aurait pas été de même de l'ordinateur et son contenu.
A mon avis, l'appareil ne va pas lui servir à grand chose car il n'a pas pris le chargeur, mais je sais que les voleurs ont des ressources dont nous n'avons pas idée. Evidemment je ne dors pas de la nuit dès que j'éteins la lumière (car celle-ci est revenue effectivement vers 22h); je me pose des questions sur ce que je vais faire.

D'abord changer d'hôtel pour un dont la sécurité est mieux assurée, ce qui ne va pas être facile si j'en juge par ceux que j'ai visité avant de choisir celui-ci. Bien sûr, il y a quelques hôtels trois étoiles, mais généralement leurs prix dépassent mes possibilités. Ensuite il faut que je songe à remplacer mon appareil photo. Ici c'est une petite ville mais peut être aurai je quelque chance. Je ne sais pas. Je n'ai rien vu mais les gens d'ici ont des appareils photos peut être les ont-ils achetés dans cette ville. Je ne dirais pas que la nuit porte conseil car je n'ai pas dormi de la nuit. Mais demain sera un autre jour !

3e jour

Changement d'hôtel et achat d'un nouvel appareil de photo

4e jour : Nuevo San Miguel et la Cascade de Paccha (Images)

je prévois de faire une petite incursion dans la campagne en allant à Nuevo San Miguel avec pour objectif d'aller jusqu'à la cascade de Paccha. Je vais à la station des combis, il est 8h. C'est plus tôt que d'habitude mais je crois le village à 30 km soit environ deux heures de combi.

Comme je l'avais déjà constaté au Pérou, rien ne bouge avant 9h et effectivement à 9h le combi se remplit et alors il y a même excédent de passagers. Le voyage dure environ 1h30 dans un paysage typique des tropiques que je reconnais aussi bien dans le style des maisons que dans les plantations. La culture prioritaire est le café. Le combi me dépose à la jonction du chemin qui mène à la cascade 500m plus loin. Pour une fois que quelque chose ne se trouve à des heures de marche. Mais si la promenade est un peut-être intéressante sur le plan botanique pour ceux qui ne sont jamais allés sous les tropiques, la cascade en elle-même est très décevante. Il y a très peu d'eau, si je la compare aux photos qui vantent la beauté de ce site et partout traînent des détritus, du genre résidu de pique-nique. Enfin, cela ne fait rien, c'est malgré tout une bonne journée entre la marche et les rencontres que je fais avec les habitants du village. Je retourne tranquillement au village puis reprend un combi qui rentre à Moyobamba

5e jour : La Huarpa (Images)

Je prends une moto-taxi (1.50 soles) depuis l'hôtel jusqu'à l'arrêt des véhicules qui passent par la Huarpa, village ou se trouve une autre cascade. J'ai hésité avant d'y aller après la déception que j'ai ressenti à la vue de celle d'hier. Mais nous sommes dimanche et peut-être y aura t' il des pique-niques, des familles, l'occasion de rencontrer des gens dans leurs activités dominicales.

Donc ½ heure et 4 soles plus tard, le collectif me dépose à " la Huarpa " au départ du chemin qui va a la cascade. Je ne fais plus de 100m sur ce sentier que je ressens un grand choc et une grande douleur à la jambe. Un chien vient de mordre. Je n'ai qu'entr'aperçu le chien quand il s'est enfui sinon je n'ai rien vu ni rien entendu. La blessure, sans être grave, est assez profonde. Un chien est un animal pouvant transporter et transmettre pas mal de maladies et je doute que les chiens ici aient un carnet de santé. Heureusement la propriétaire du chien se fait connaître et me dirige vers le centre de soins qui, bien qu'on soit dimanche, assure une permanence.

Je ne ressens pas de douleur mais je suis un peu choquée. Encore un incident qui vient ponctuer mon séjour.

Bref, munie d'antibiotique et d'anti-inflammatoire, je me pose la question de savoir si je dois tout de même aller jusqu'aux cascades. Mais je n'ai pas mal, et envers et contre, tout je veux poursuivre mes projets. Ce n'est tout de même pas un chien qui va être maître de ma journée.

Je décide de poursuivre et accompagnée de deux gardes du corps (les enfants de la propriétaire du chien) je reprends mon chemin vers les cascades. La promenade est assez agréable et pour une fois assez ombragée. Le sentier serpente dans un sous bois tropical et les alentours de la cascade sont presque propres ; un homme est en charge de l'entretien du site. Les enfants se baignent. L'environnement est assez préservé et j'y ai même vu de ces énormes et magnifiques papillons bleus je sais qu'ils sont assez communs en zone tropicale mais cela réjouit toujours les yeux de les voir faire voleter leur magnificence.

Au retour, je suis invitée à entrer dans la maison de la famille du chien. J'entre d'abord dans une grande pièce d'environ 10 m de long que l'on pourrait appeler salle de séjour. La pièce est vide à l'exception d'un télévision dans un coin et une certaines quantité de sièges en plastique type siège de jardin et, dans un autre coin, il y a une table où apparemment les enfants font leur devoir (7 enfants dont 6 filles âgées de 19 à 3 ans environ). Derrière se trouve une salle pour les repas, toute petite où trouvent tout juste la place d'une grande table entourée d'une dizaine de tabouret en plastique. Au-dessus de la salle principale, on accède par un escalier extérieur à 3 chambres. Les toilettes sont à l'extérieur à quelque distance de la maison. Tout ce qu'il y a de plus succinct et qu'on aurait pu voir chez nous à la campagne, il y a peut être une cinquantaine d'années.

Nous dînons d'un plat de riz et de haricots que malgré toute ma bonne volonté je n'arrive pas à manger ; c'est sec et dépourvu de goût. Le dessert est un petit pain.

Les gens du village sont presque tous pentecôtistes. Les églises parallèles sont très représentées au Pérou, en particulier dans les villages, pentecôtistes et adventistes en particulier. Les gens sont très pauvres, mais on ne ressent aucune tristesse au contraire, tout le monde me paraît bienveillant, amical et assez joyeux malgré.

Les gens ici vivent essentiellement de la culture du café et de leur propre jardin, mais la nature est généreuse. Tout pousse à profusion : bananier, orangers citronniers, papayers, etc.

Je reprends un combi (3.50 soles) pour le retour ; le combi est moins cher que le taxi.

Sur le chemin du retour vers l'hôtel, je suis rattrapée par une pluie tropicale et il pleuvra par à coup une partie de la soirée.







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