Embarquement pour Iquitos : voyage en Amazonie (Carte du fleuve)

je quitte l'hôtel vers 9h30 pour embarquer sur le "Edouardo V" dont le départ est prévu à 12h. Au bout de 4 min de moto-taxi et 2 soles, je suis à l'embarcadère. Je suis la première passagère à embarquer et maintenant il me faut un hamac que je trouve pour 25 soles, et de l'eau (un bidon de 7 litres, je suis très optimiste !) et me voici prête pour le grand départ.

Je vais descendre le río jusqu'à Iquitos.

Peu après arrive une femme voyageant seule également et on m'a fait tant de recommandations de prudence sur le fait de ne pas laisser ses affaires sans surveillance surtout lors de l'embarquement qu'immédiatement je me mets en contact avec elle pour que nos voyagions en auto-surveillance.

J'accroche donc mon hamac près du sien. Toujours peu de voyageurs et peu d'activité sur le bateau. Un membre de l'équipage du bateau voisin du nôtre, nous dit que celui où nous sommes ne partira pas aujourd'hui, alors que son départ à lui est prévu pour 11h. Nous sommes un peu dans l'expectative. Que faire ? Qui croire ? L'autre bateau part ; il est midi. Le nôtre devait partir à 12 h et il y a toujours peu d'activité à bord, pas de chargement, pas de membre d'équipage. L'heure de départ affichée est changée : départ prévu 14 h. Quelque activité, quelques passagers supplémentaires. Je retourne voir le tableau d'affichage qui annonce l'heure de départ et, effectivement, ce bateau ne partira pas aujourd'hui : le départ est reporté au lendemain 12h.

Il y a bien des grognements de mécontentement parmi les passagers, mais que pouvons y faire. L'autre bateau est parti. Après un transbordement de l' "Edouardo I" à l' "Edouardo V" nous nous préparons à une longue journée de canicule, puis une nuit sur le bateau. Il n'est apparemment pas prévu de nourriture et d'eau pour les passagers en attente. Bien sûr, nous pourrions retourner à l'hôtel, mais cela signifierait un nouvel transbordement ce que aussi bien pour ma compagne comme pour moi ne nous enchante guère. Donc, rien à faire de cette journée que d'assister au chargement du bateau. En fait, les responsables du bateau savaient certainement qu'il n'y aurait pas de départ aujourd'hui car maintenant les camions pleins de marchandises arrivent en grand nombre (grande quantité d'oeufs et de fruits à croire qu'ils ne cultivent rien sur les bords de l'Amazone et que les poules ne pondent pas. Nous embarquons également du bétail (des mâles semblent-il) et il est douloureux de voir la façon dont ses animaux sont traités. D'abord, ils restent toute la journée sans boire et sans manger, puis des gens inexpérimentés, des apprentis dockers, essayent de les faire monter sur une passerelle et un pont métallique sur les quels ces pauvres bêtes glissent. C'est un spectacle très pénible. Ensuite, les bêtes vont à nouveau attendre toute une journée au soleil sans une goutte d'eau. (Images de l'embarquement)

Nous mangeons dans une gargote sur l'embarcadère et c'est bien une gargote. En fait, nous ne voulons pas laisser nos affaires sur le bateau sans surveillance et nous les avons confiées à un jeune garçon dont le hamac se trouve près des nôtres. Heureusement, la partie réservée au passager possesseur de hamac est propre et les douches fonctionnent bien. La nuit est sereine bien qu'un peu bruyante entre les déchargement des camions, la musique mise à fond sur le bateau peut-être pour tenir les dockers éveillés. A 21h extinctions des feux.

2e jour

La lumière se rallume : il est 4h30 et pourtant aucun petit déjeuner ne nous est servi. Mes compagnons de voyage et moi-même attendons un peu dans l'espoir de voir l'une des baraques de l'embarcadère ouvrir pour servir un petit déjeuner mais rien ne se produit jusqu'à 7h. Aussi, nous décidons de partir pour le marché. Le centre ville n'est pas loin. Moins d'une demi heure d'une marche très paisible : nous n'avons rien d 'autre à faire puisque le départ n'est prévu qu'à 12h. Comme nous avons sympathisé avec d'autres passagers, nous laissons nos possessions sous leur garde. Je pense que si le vol existe, il n'est pas aussi systématique que veulent bien nous le faire croire les mauvaises langues et les guides touristiques.

Le départ est reporté à 15h et les repas sont servis à tous les passager munis de billets. Nous achetons les nôtres (60 soles) et le repas du midi nous est servi. Il est, on ne peut pas tout à fait dire immangeable mais il n'en est pas loin.

Je cherche un endroit tranquille à l'extérieur du bateau car à l'intérieur de ce bateau entièrement métallique la chaleur est intense et je découvre un peu en retrait et en arrière des petits commerces du port, un restaurant construit style polynésien, vide, tranquille et très frais. Je sors mon "espagnol sans peine" et travaille un moment. J'apprécie le calme du lieu et la beauté de l'environnement Je retourne au bateau juste au cas où quelque chose de nouveau serait survenue mais rien n'a changé le chargement se poursuit.

Le bateau doit partir à 15h et finalement il ne partira qu'à 17h et pour que le folklore soit complet, il part sans annoncer son départ par un appel de sirène ce qui fait que des passagers sont restés sur le quai. Une chaloupe va les chercher, puis nous nous échouons sur un ban de sable. Après divers essais de manoeuve, un autre bateau nous pousse et nous remet en eau. Nous sommes tellement chargés qu'il faut au capitaine sonder continuellement pour savoir si nous pouvons passer. Le voyage commence mais malheureusement maintenant il fait nuit donc rien ou très peu à voir.

3e jour : Sur le fleuve (Images)

Il est 4h. Nous accostons pour prendre quelques passagers à un village nommé Lagunas. Nous descendons à terre plus pour faire passer le temps que pour autre chose, car c'est la nuit il y a peu à voir que le chargement et le déchargement des marchandises et des passagers. puis nous repartons.

Un petit déjeuner nous est servi et est très acceptable composé de riz cuit dans du lait. Ce sera ma première journée de navigation. Le voyage dure trois jours et trois nuits, quatre si nous comptons la journée et la nuit que nous avons passer à l'amarrage. Je vais devoir organiser mes journées, donc première chose : trouver un moyen de me préparer un café car nous nous levons tôt et moi, sans café … je ne sais si je survivrai.

La "lancha" remonte la rivière en direction de Iquitos. Le trajet monotone dans un décor uniforme est entrecoupé d'arrêts pour déposer ou prendre des passagers ou des marchandises. Les arrêts sont nombreux bien que du fleuve, la plupart des villages ne sont pas visibles.

Les occupations sur le bateau durant ces trois jours seront : leçons d'espagnol, admirer le paysage, taper ce texte, et faire du hamac, discuter avec les autres passagers. Le soleil peu à peu se lève et la chaleur aussi. Le paysage défile un peu monotone et la vie à bord s'organise. Des groupes se forment et s'entraident par exemple, moi j'ai du café, une autre a du sucre et la troisième le moyen de le faire chauffer de l'eau.

En dehors des passagers, qui voyagent comme moi, sur le pont, il y a des cabines que l'on appelle "camarotes". Ce sont des petites cabines où la chaleur est encore pire que sur le pont, mais il y a l'électricité, enfin, quand il y en a.

A la fin du deuxième jour, nous arrivons à Nauca et la majorité des passagers descend. A partir de Nauca, une route conduit directement à Iquitos en 2h de taxis collectifs ou d'autobus et pour 8 soles alors que nous allons mettre encore toute la journée. C'est peut-être bientôt la fin de la navigation fluviale. Effectivement une route a été construite entre Iquitos et Nauca et rien ne dit qu'elle ne sera pas prolongée jusqu'à Tarapoto.

Sur les rives il n'y a pas grand chose à voir. Les villages ne sont jamais au bord du fleuve, mais derrière la végétation. De temps en temps lorsque aucun déchargement n'est prévu dans un village, donc aucun arrêt et qu'un passager veut prendre le bateau, une espèce de pirogue quitte le village et rejoint notre bateau. Celui-ci ne ralentit pas et même semble ignorer qu'un nouveau passager s'approche. La pirogue accoste et le passager rejoint le bord comme il peut avec son bagage qui parfois peut être très important, et ceci de jour comme de nuit.

Il est autre chose que j'aurai dû savoir et que je note ici pour les prochains navigateurs : il n'est pas obligatoire d'acheter son hamac ; on peut en louer un sur le bateau pour 8 à 10 soles. Alors, j'aurais pu débarquer tranquillement mais maintenant me voici embarrasser avec mon hamac.

4e jour

Au début de matinée nous arrivons à Iquitos. Embarrassée avec mon hamac, mon bidon d'eau vide en plus de mon bagage habituel, je prends un taxi et demande au chauffeur de me déposer dans l'hôtel de son choix.

 







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